Jouer d’un instrument avec la Méthode Rességuier

Jouer d’un instrument avec la Méthode Rességuier

D’Alessandra Seggi

Généralement, l’étudiant qui apprend la musique est une personne motivée, qui désire réaliser son rêve de devenir musicien et interprète avec toute la liberté d’expression que l’art, dans l’acception commune du terme, permet à tout moment. C’est un individu qui veut développer une activité signifiante, trouver des réponses satifaisantes au coeur d’un apprentissage actif et être protagoniste de son propre processus de formation. C’est un étudiant qui aspire à l’autonomie, à la capacité « d’apprendre à apprendre », comprise  au travers de sa propre action, reconnue par ses propres capacités cognitives et expressives qui se manifesteront au cours de son processus d’apprentissage.

Mais comment procède un enseignant, dans la pratique, pour rencontrer et garantir tout cela intentionnellement ?

Le premier pas est constitué par la qualité de la relation, élément indispensable pour instaurer un échange significatif et une communication authentique. C’est une relation qui devrait être instaurée dès le départ entre le professeur et l’élève et maintenue pour toute la durée de la rencontre à une intensité constante.

En effet, un rapport qui nait de ces présupposés acquiert une valeur de type empathique dans laquelle les deux protagonistes sont impliqués dans un devenir constant qui les transforme continuellement. La relation empathique détermine les conditions d’une forme d’imitation intérieure qui non seulement permet à la personne de comprendre, mais aussi de partager et de participer à l’état émotif de l’autre. La qualité de cette rencontre entre l’étudiant et le professeur est l’élément fondamental de l’enseignement

qui influence significativement la capacité de créer une bonne ambiance de travail et d’échange réciproque.

Le second pas émerge de la qualité de la relation qui prédispose au soin de soi, entendu comme capacité de vivre et d’habiter son propre monde sur un mode authentique en soignant son propre être, aussi dans son devenir intérieur. L’idée de prendre soin de soi fait non seulement référence à soi mais aussi à l’autre, en terme de réception qui facilite l’état d’être à l’écoute autant à l’intérieur de soi qu’à l’extérieur, en contemporanéité.

Le troisième pas est constitué par l’écoute, entendue en termes d’ouverture et d’accueil, qui implique une attitude de disponibilité envers l’autre, et une capacité d’attendre sans anticiper ou préjuger de quoi que ce soit. On parle d’activer une attention à l’intérieur et à l’extérieur de soi qui permette sa propre croissance non pas dans une sorte d’isolement mais bien en une constante interaction avec l’autre.

Tout cela peut sembler prévisible et simple à partager, mais dans la pratique, installer une relation efficace qui active une disposition au soin de soi et une qualité d’écoute qui permet de libérer son propre potentiel expressif est très difficile.

La MR se structure justement sur ces bases. La MR vise à l’optimisation de l’attitude posturale, que la personne seule assume dans le déroulement de sa propre activité quotidienne, durant l’étude ou la prestation musicale et dans la relation à l’autre.

La méthode fut créée par Jean Paul Rességuier, kinésithérapeute français, formé à l’ostéopathie, la méthode Mézières, la médecine et la philosophie chinoise, qui en 1985 posa les fondements de la Réhabilitation Intégrée qui porte aujourd’hui son nom, méthode qu’il enseigne depuis en Europe et en Amérique du Sud. La Méthode est aujourd’hui appliquée dans les domaines de la réhabilitation, de la gynécologie/obstétrique, de la néonatologie et dans le champ psycho-socio-éducatif.

Au sein de ce dernier département s’insère la spécificité de la méthode appliquée à la performance musicale.

La caractéristique principale de la MR est la relation constante entre le professeur et l’étudiant, basée sur une attention continue qui actualise en permanence la relation elle-même. Cette attitude particulière de l’enseignant s’apprend lors d’un parcours spécifique, théorique et pratique, tout au long des cours de formation à la méthode.

Les outils spécifiques de la MR sont les suivants

ñ le soutien à travers lequel l’enseignant maintient l’état d’attention sur la situation du moment

ñ le contact verbal qui permet un monitorage, au travers des questions spécifiques posées sur les modulations des états physiques et des dynamiques perceptives, qui réveillent un état de conscience sur les différentes parties du corps

ñ quand c’est possible, on ajoute le contact avec les mains qui permet une intensification de la relation et active une perception multisensorielle qui implique l’être dans sa totalité

ñ la Petite Gymnastique, composée d’une série d’exercices sur l’axe dynamique vertical (thoraco-abdominal), qui favorise une amplification des perceptions proprioceptives et une adéquation posturale naturelle. En outre, la petite gymnastique représente une pratique que l’individu apprend à utiliser de façon autonome, et qui peut être utilisée avant une prestation musicale pour retrouver son propre alignement postural et psycho-physique général.

Nous pouvons dire que dans les traitements suivant la MR, on part de l’être soi en mode réellement empathique, en mettant ainsi en évidence l’état être du moment et la sensation générale que l’on est en train de vivre. Consciemment, on stabilise un lien puisque on attribue à l’autre un ressenti corporel en tout semblable au sien en étant en mesure de percevoir volontairement une globalité sensorielle qui se présente moment après moment.

Lors du déroulement du traitement, dans lequel la relation de proximité est continuellement soignée et actualisée, et où sont proposées quelques stimuli perceptifs, on assiste à des changements posturaux et neuro-végétatifs naturels de la personne. Cette transformation est accompagnée consciemment par les protagonistes de la relation qui sont en même temps participants dans le suivi du processus tout autant que celui ci s’accomplit en eux. L’individu retrouve sa propre habileté en intégrant consciemment les changements nécessaires avec une efficacité dans les ajustements qui surprend par la vitesse avec laquelle ils se produisent.

Un aspect important à souligner concerne le développement du traitement : en fait, l’accompagnant utilise les instruments de la méthode non pas en suivant un protocole préétabli mais en partant des réponses du sujet lui même en cours de traitement pour pouvoir ainsi ajuster son action sur la base de la situation telle qu’elle se présente.

Pourquoi utiliser la MR pour la performance musicale ? La raison principale vient de la possibilité d’installer immédiatement une qualité de présence consciente et par là même, reproductible. Il s’agit d’intérioriser un outil qui permet un ajustement à l’interne, libérant une fonctionnalité qui s’exprime dans l’instant, et qui est de façon cohérente intégrée à la personne. Du point de vue postural, le travail permet une stabilisation centrale qui « déstructure » le comportement musculaire habituel, libérant ainsi l’articulation du mouvement. En outre, afin que la correction produite par la personne puisse se consolider comme nouvelle acquisition plus fonctionnelle en se  substituant au « comportement habituel », on travaille durant une phase d’intégration qui stabiliser ce nouvel acquis.

Si nous réfléchissons au moment où la personne joue en public, nous pouvons remarquer un niveau rationnel de pensée qui se trouve confronté avec un état corporel qui se présente à ce moment. La tension durant un concert, par exemple, modifie l’état psycho-physique de la personne, augmentant la fréquence du rythme cardiaque, de la respiration, de la transpiration , etc. Le musicien, dans ce cas, se trouve confronté à des situations d’urgence réelles. Pour rétablir un état psycho-physique optimal, l’interprète aura recours à diverses stratégies pour arriver à un contrôle global tel qu’il puisse lui assurer la capacité de dominer toutes les perturbations qui l’envahissent.

Souvent cependant, la volonté ne suffit pas pour permettre une modification de l’état en terme de conscience. De nombreuses causes peuvent entraver les intentions les plus déterminées, comme si la raison fuyait toutes les tentatives de rationalisation des énergies mises en action. Au travers de la MR, le tonus intrinsèque des tissus se réajuste, portant en lui la conscience dans l’instant, réveillant le corps lui même à toutes les sollicitations sensorielles qui le traverse. Ce n’est pas un événement qui provient de l’extérieur, mais au contraire , c’est une revitalisation des tissus qui s’active de l’interne, ce qui est parfaitement intégré au sujet qui expérimente une vitalité physique et une attitude posturale qui se manifeste sans qu’il soit nécessaire que la pensée intervienne pour la maintenir dans le temps.

Il s’agit de rendre conscient une attention élargie et une présence à soi durant la prestation musicale ayant ainsi la possibilité de s’ajuster pour rendre plus efficace un geste, un mouvement, et le maintien de la posture nécessaire. De cette manière, on peut jouer en public sans utiliser une force excessive, en stabilisant et en maintenant durant l’exécution un « confort de base » qui s’actualise moment après moment.

Notre capacité à nous écouter, à sentir en l’interne plutôt que de faire ou penser quelque chose comme élément qui agit depuis l’externe, représente la possibilité de se sentir vraiment intégré à ce que l’on joue et produit en tant qu’acte original et unique créé dans l’instant.

Un autre aspect fondamental delà MR appliqué à la performance musicale est la possibilité de libérer un état de présence et de conscience constant de l’interprète qui produit une amélioration générale de l’attention et de la surveillance, en temps réel, de son propre corps ajustant moment après moment les éventuels déséquilibres qui pourraient survenir.

Dans la pratique de la prestation, on observe de fait que l’interprète tend à transférer sur un plan gestuel sa propre idée sonore. De tels gestes sont directement à l’origine tant de la qualité expressive que de la qualité sonore. Lorsque ils jouent, les interprètes utilisent leur corps pour interagir constamment avec leur instrument, opérant en permanence et simultanément dans la dimension de la production et de la réception.

Après avoir proposé de brefs moments de traitements à différents musiciens, ce dont nous parlerons plus loin, nous avons remarqué qu’au moment de l’exécution la relation avec l’instrument s’est avérée plus symbiotique, le contact direct et plus adhérent, la posture et le tonus musculaire ont subi des modifications, la position en particulier se révélant plus stable, plus confortable et sûre, posée et bien en appui.

En outre nous avons constaté une amélioration globale de la qualité musicale et du son tant au niveau de l’attaque que du vibrato et du phrasé des morceaux exécutés.

Un autre élément intéressant c’est révélé lorsque, en présence de l’une ou l’autre imprécision, l’interprète ne semblait en aucun cas troublé, maintenant un niveau constant de tenue pour toute la durée de l’interprétation.

Les musiciens ont eu le sentiments d’avoir plus d’outils de contrôle de leur habileté comme si c’était produit un « déblocage » qui leur avait permis d’accéder à un mode physique et de pensée qu’auparavant, ils ne pensaient pas posséder.

En général nous avons observé une amélioration des compétences instrumentales, comme si il y avait en puissance une meilleure capacité de la traduction d’une pensée (exclusivement sur un plan musical) et d’un geste (exclusivement sur un plan physique)

qui le rend sonore et l’actualise.

Quelques exemples concrets

A ce point de l’exposé, nous présenterons quelques exemples qui nous permettront de présenter des éléments tangibles illustrant concrètement comment faire la musique avec la MR. Nous avons ainsi décidé de laisser la parole aux étudiants qui sont les réels acteurs des cours sur la MR que nous avons dispensé au Conservatoire.

A l’issue des cours de Techniques corporelles fonctionnelles (25 heures) insérées dans le plan d’étude bisannuel de cours pour la formation de professeurs et de Techniques de relaxation (30 heures), matière prévue pour les diverses périodes de cours de 3 ans, toutes les deux dédiées à la MR appliquée à la performance musicale, nous avons demandé aux étudiants de remplir un « journal personnel » des rencontres passées. Dans la rédaction de ce mémoire, on essayait de mettre en évidence le parcours autobiographique de l’expérience vécue avec tous les éléments que chacun considérait comme essentiel de décrire.

Lors des cours durant ce travail, des traitements ont été proposés à des solistes de divers instruments et à des formations de chambre.

Une autre expérience a été menée dans la pratique de l’improvisation, réalisée par les étudiants sous la direction de Fabrizio Casti, professeur de composition, lui aussi Praticien de la MR. L’objectif de cette expérience, accomplie en deux rencontres, était d’avoir la possibilité de vérifier les effets de la MR appliquée à la pratique improvisée en dépassant l’interprétation de la page écrite et en agissant en temps réel sur la construction d’une pensée sonore produite collectivement.

D’autre part, tous les participants aux cours, étant professeurs d’instrument à l’académie ou dans d’autres institutions, ont proposé des éléments de la MR à leurs jeunes étudiants, rapportant dans leur journal les témoignages des pratiques réalisées.

Un dernier point à souligner concerne les témoignages à propos des effets physiques produits par les traitements dans le déroulement des activités quotidiennes.

En référence aux pratiques qui se sont déroulées en classe, les étudiants ont rapporté dans leur journal quelques observations relevées durant les divers traitements ou durant   des expériences tant avant des concerts que dans d’autres situations. En particulier sont rapportées ici des réflexions concernant la performance en soliste, en formation de chambre, durant l’improvisation, dans la pratique de l’enseignement et finalement dans les situations de la vie quotidienne.

Cette petite compilation qui suit est constituée de fragments, extraits élaborés sans aucun type d’intervention de notre part pour sauvegarder l’authenticité des travaux.

Pour une raison de synthèse et pour garantir un minimum d’espace à chacun des écrits,

nous avons retenu seulement une petite partie des témoignages, raison pour laquelle nous nous excusons auprès des étudiants non cités que par ailleurs nous remercions sincèrement.

PERFORMANCE EN SOLISTE

je m’assieds au piano après un traitement. Tout est différent. … Stabilité. Les bras et les jambes semblent plus longs et plus un tout avec le reste du corps. Je commence à jouer la polonaise en fa# mineur de Chopin et dès la première note, je sens que tout est différent.

Le temps semble dilaté. J’ai l’impression d’avoir une infinité de pensées entre une note et l’autre, et surtout, la possibilité de choisir les couleurs à appliquer à mon tableau sonore avec tout mon calme. Temps élargi. Mais il y a aussi un autre espace dans ces instants. Je sens mon corps comme je ne l’ai jamais senti, présent, vigilant, conscient…Je sens la présence de ceux qui m’écoutent et ma présence avec ceux qui m’écoutent Federico pianiste

… nette la perception que j’ai eue en terme d’amélioration globale de la performance musicale sous tous les aspects… diversité de timbres ; toucher en général plus tranquille et plus fluide ; sonorité plus profonde et « compacte » ; sensation de dilatation et de calme dans le tempo qui est cependant resté agogiquement le même ; attitude moins nerveuse en présence d’erreurs momentanées, qui s’est confirmée tant au niveau sonore que dans une plus grande détente du visage et dans une gestique plus désinvolte et plus cohérente envers l’intention musicale recherchée.Emanuela, pianiste

…sensation de bien-être général et de contrôle de sa propre habileté et une plus grande sécurité au niveau physique et individuel… la respiration, la coordination des mouvements et la posture, créent une « harmonisation » totale du corps durant la performance. Valentina, flutiste

C est comme si j’avais découvert que j’avais l’énergie en poche. Si je me mets au piano, je me centre, je rassemble l’énergie, je suis ici et maintenant… je joue … tout est beaucoup moins fatiguant… comme si je jouais dans un état de dissociation, absorbé en moi… le tonus des tissus augmente ainsi l’irrigation sanguine … Stella, chef d’orchestre

La voix, sa sonorité, et sa relation incontournable avec le souffle, donne des résultats plus pleins et homogènes, et son contrôle détendu et simple. Allessandro, chanteur

J’ai commencé à jouer dans un tempo qu’immédiatement j’ai perçu ralenti. J’ai raté une  tierce au début qui cependant, à la différence de la réaction habituelle, n’a pas compromis la suite de l’exécution ? La performance et l’excellent résultat m’ont stupéfait. Andrea, pianiste de jazz

J’ai ressenti un plaisir physique à la production du son, mais je n’avais pas la perception du « dehors » et le contrôle pour faire en sorte que  l’externe (les auditeurs) reçoive une exécution impeccable. J’étais seule avec mon corps, ma voix et une dimension musicale dans laquelle je flottais. Tiziana, chanteuse

PERFORMANCE EN MUSIQUE DE CHAMBRE

J’ai réussi à me mettre en contact avec l’autre exécutant d’une manière plus consciente tant du point de vue dynamique que rythmique, créant une sonorité d’ensemble plus homogène. Quelquefois, nous avons réussi à obtenir des attaques, des ralentis et des accélérandi synchronisé malgré que je gardais les yeux fermés et que j’étais donc ainsi « simplement » à l’écoute.

… la performance y a gagné, grâce à une meilleure écoute de soi et de l’autre, non seulement d’un point de vue sonore mais aussi en terme de présence . Valerio, guitariste

Le morceau a été exécuté jusqu’à la fin avec une plus grande implication émotive autant de ma part que de celle de la flutiste, qui a perçu mon bien être et le naturel de mon jeu, se laissant totalement impliquer. J’étais concentrée pas tellement sur le morceau en lui même  que sur ce que je voulais de ce morceau à ce moment. C’est à dire un plaisir de le jouer qui était tout à fait personnel et qui n’avait rien à faire avec ce qui était écrit dans la partition ou avec l’examen de musique de chambre. Les doigts assecondavano questo mio benessere: les bras très légers, je sentais le poids directement sur la pulpe des doigts comme si ces extrémités étaient devenus un avec les touches.Valentina, pianiste

Una mia amica francese propone questa traduzione :

Le doigts favorisaient mon bien-être:

Après l’exécution nous avons toutes les deux constate comme, malgré les yeux fermés, nous réussissions à attaquer ensemble et à prendre les mêmes respirations. Sabrina, percussionniste

IMPROVISATION

J’ai éprouvé une grande sensation d’implication et d’attention, une capacité de recevoir et de transformer tous les stimuli qui venaient tant de mes partenaires que de l’ambiance environnante et une grande sensation de bien être et de présence. Andrea, violoniste

Dans l’improvisation j’ai beaucoup été avec les sons, j’ai perçu les nuances que proposait l’autre et nous avons tous interagit en entremêlant cela en un tout, le temps qui passait perdait un peu de sens, existaient seulement les sons ? Mattia, guitariste

Durant l’improvisation s’est manifesté pour ma part une concentration particulière, le sont que produisaient les instruments résonnait à l’intérieur de moi, je ressentais un e impression de liberté et une grande émotion. Francesca,ethnomusicologue

Chaque performance est unique, parce que composée d’éléments différents. Nous prenons ces divers éléments et les faisons nôtre, comme une erreur, qui peut se transformer en une inattendue et surprenante improvisation ? Aurora, musicienne en électronique

ENSEIGNEMENT

Cela arrive avec les enfants qui depuis peu se sont initiés à la guitare, de voir des postures totalement anti naturelles qu’ils adoptent tout en cherchant, surchargés d’informations, et de les voir essayer de suivre toutes les directives qu’on leur a indiqués en rapport avec le maintien et la façon dont on joue de l’instrument… la solution par contre est trouvée par eux même et de manière totalement naturelle après un bref traitement MR, leur corps si adapte tellement que cela les laisse un peu étonnés quand ils rouvrent les yeux et voient qu’ils tiennent bien leur instrument dans un confort total. Mattia, guitariste

J’ai utilisé la MR avec chacun de mes élèves durant les leçons de violon : tous ont éprouvé une sensation de relaxation mais en même temps un état de vigilance, l’exécution musicale a été très agréable et soutenue par une concentration élevée dans la recherche de l’intonation et du son. Maria Grazia, violoniste

… j’ai eu la possibilité d’appliquer la MR durant la pratique de l’ensemble musical dans l’école où j’enseigne, où je dirigeais les enfants.J’ai pu me rendre compte des moments où ma présence était vraiment active et catalysait tout le groupe, et à quel point cela avait une incidence immédiate en terme de concentration générale et aussi comme tout cela est fondamental pour des prestations de ce type. Emanuela, pianiste

Chaque élève a sa manière d’approcher l’instrument et, par conséquent, a ses difficultés particulières. J’ai intégré la MR dans ma méthode d’enseignement en travaillant sur le soutien avant de jouer.

Très souvent, les élèves commence une exécution sans se préparer, ni mentalement ni physiquement, mais ils se « jettent » sur la musique de façon incertaine, sans avoir une réelle conscience de ce qu’ils sont en train de faire.

J’ai cherché à les aider à maintenir la concentration aussi durant une exécution, en leur faisant sentir physiquement l’importance d’être toujours présents dans le présent sonore tant avec l’esprit que le corps. Valerio, guitariste

VIE QUOTIDIENNE

Quand j’ai rouvert les yeux, après un traitement, j’ai eu une explosion de sensations, un petit moment je me suis sentie désorientée puis je me suis rendu compte que tout à l’intérieur de moi avait une lumière nouvelle et un parfum nouveau. Et je ne parle pas de l’état d’âme ! Je sentais une euphorie quasiment hors de propos, un besoin irrésistible de sourir sans raison . J’étais tout simplement BIEN et cette sensation, j’ai eu le plaisir de l’éprouver toute la matinée. Au travail, mes élèves, ignorant ce qui m’était arrivé, à peine m’ont ils vue m’ont demandé : « professeur, que vous est il arrivé ?  Vous brillez !!»

Le sourire m’est venu parce que le ressenti était réellement plus fort, je me sentais vraiment pleine d’énergie et pleine de vigueur. Carolina, clarinettiste

… les premiers résultats ont été les suivants : malgré que mon esprit refusait cette « apparente » immobilité, par contre mon physique commençait à se réveiller en en retirant les bénéfices. Ma respiration subissait des modifications, au départ courte et essoufflée elle devenait plus profonde et relaxée, et au fur et à mesure que le cours avançait, je m’apercevait que dans le déroulement de la journée augmentait le temps pendant lequel je réussissais à respirer d’une manière plus profonde.

… je me sentais plus droite, plus ouverte des épaules et plus stable sur mes appuis au sol : en fait, plus en équilibre. Je me rappelle de cette sensation parce que en retournant à la maison, je marchais plus droite et sans « embardée », sensation ennuyeuse qu’il me semble avoir souvent. Leonarda, pianiste

… j’ai compris l’importance et la beauté de communiquer avec mon corps, de « sentir » les diverses parties de mon corps en leur portant attention, chose que je ne faisais pas avant. Susanna, pianiste

…j’en ai retiré des sensations de réveil sensoriel, sensation de légèreté corporelle accompagnée d’un redressement de la colonne vertébrale, me faisant me promener la tête haute et surtout, ce qui m’a assez bien surpris, un sentiment de joie et de gaieté.

Fabrizio, guitariste

Cela a été pour moi une expérience précieuse, utile non seulement pour améliorer la performance musicale, mais aussi à appliquer à tous les moments de la vie quotidienne. Cela m’a appris à me réveiller et à m’exercer pour rester consciente et à ne pas me perdre, à sentir mon corps dans le monde, à m’écouter et à écouter consciemment tout autour de moi. Tiziana, chanteuse

Le travail de recherche sur la MR appliquée à la performance musicale a commencé en 2007, depuis lors poursuivie non seulement au Conservatoire de Musique de Cagliari, mais aussi dans  d’autres institutions en Suisse et en Belgique. En 2012 sont prévus des cours de présentation et de spécialisation en Italie et dans d’autres villes européennes.

[1] Alessandra Seggi insegna Pedagogia della Musica presso il Conservatorio Statale di Musica “G.P.L da Palestrina” di Cagliari, ha completato la formazione di “Praticien de la Réhabilitation Intégré selon la Méthode Rességuier” e dal 2007 lavora con musicisti nell’applicazione del MR alla performance musicale.

Sitografia

Scritti e video musicali dimostrativi sono presenti nel sito:

https://www.alessandraseggi.it

http://www.institutresseguier.com – http://vimeo.com/user4256240

http://www.stmns.it/fisioterapia.html

Traduit  par Yves Cortvrint